LA LITTÉRATURE ÉCRITE BURKINABE


INTRODUCTION

            La littérature écrite est l’ensemble des œuvres écrites auxquelles on reconnait une finalité esthétique d’un peuple ou d’une société. Toutefois, longtemps ignorée et délaissée comme une activité sans importance, la littérature écrite burkinabé demeure encore en marge des préoccupations de la grande majorité des ces citoyens. Autrement dit, elle est considérée comme un parent pauvre de la culture qui bat son plein actuellement dans le pays.

I.                   NAISSANCE ET EVOLUTION

1.      NAISSANCE
La littérature écrite Burkinabé se caractérise par une naissance tardive. En effet, elle a prit naissance en 1962 avec le crépuscule des temps anciens de Nazi Boni qui est le Premier écrivain burkinabé et non Dimdolobson comme on l’a trop, souvent laissé croire. Les œuvres publiées par Dimdolobson dans les années 30 dont : Le Secret des sorcières noirs, relève plus de la sociologie de l’ethnographie que de la littérature, c'est-à-dire de la fiction.

2.      EVOLUTION
Malgré la naissance  tardive de la littérature écrite Burkinabé, elle connait une évolution importante dans ces dernières décennies. Des critiques littéraires comme Salaka Sanou parlent d’une littérature émergente. En effet, ce progrès significatif au double plan de la quantité et de la qualité s’explique par une volonté des pouvoirs publics de soutenir et de promouvoir la création littéraire expression de la culture d’un peuple. Mais aussi et surtout à une grande détermination des écrivains eux-mêmes qui tiennent  contrevent et marée à écrire et à publier des œuvres parfois à compte  d’auteur.
Tandis que des ainé à l’instar de Titenga F.Pacéré s’affirment au-delà des frontières nationales (GPL AN) Académique des sciences d’outre-mer, etc.. ; une nouvelle génération d’auteurs incarnée par Sophie Heidi Kam, William N° Aristide COMBARY, etc. est entrain d’émerger. Cela quand bien même l’écriture au BURKINA FASO reste et demeure  une  gageure.
Les écrivains  burkinabés produisent des œuvres capables de favoriser la compréhension et la maitrise  de l’identité culturelle burkinabé et même africaine. Ils participent  de ce point de vue au rayonnement international du BURKINA. C’est le cas de la médaille de bronze remportée  par Ghislaine F. SANOU au V jeux de la francophonie à Niamey au Niger dans la catégorie littérature (Nouvelle) ; La médaille d’argent remportée également en littérature (conte) aux V jeux de la francophonie  à Beyrouth au Liban ; et le chantre de la ‘’ Bendrologie’’ et de la ‘’ Ouangologie’’  Maitre PACERE Titenga  faisait son entrée à la prestigieuse académie  des sciences d’outre-mer à Paris.



II.                  LES GRANDS NOMS DE LA LITTÉRATURE ÉCRITE BURKINABÉ

1.      NAZI BONI

Nazi Boni né le 1er Juillet  1912 à Bouan, mort le 16 Juin 1969 à Ouagadougou est un homme politique issu de la haute –volta. Il est également  considéré comme le premier écrivain  de son pays, le Burkina Faso.
Nazi Boni est un panafricaniste convaincu ; il est l’un des fondateurs du parti pour le regroupement africain. Son engagement africain lui vaut d’être exilé de 1960 à 1966. Il écrit   en 1962 le crépuscule des temps anciens dans le courant de la négritude. Le roman aborde le thème de la guerre de Bani-Volta.
2.      JACQUES PROSPER BAZIE
Né en 1955 à Ouagadougou, le Dr Bazié est l’un des écrivains  burkinabé les plus talentueux. Trois fois lauréates du grand prix national des arts et des lettres (GPNAL) organisé lors de chaque édition de la semaine national de la culture. Il est auteur de plusieurs œuvres que nous pouvons citer :
-          Orphelin des collines ancestrales, poésie, Dasl 1984
-          Aux miradors de l’espérance, Agonie de Gorom-Grom, Poésie en 1992
-          La Saga des immortels en 1987, poésie en 1987
-          L’Agonie des Grenier, nouvelle publié en 1984
-          Crachin de Rissiam, nouvelle, en 2002
-          Croquis de panguin, nouvelle en 2004
-          Cantiques des soukalas, conte en 1998
-          L’épave d’Absouya, Roman en 1995
-          Amomo, théâtre, roman en 1995
-          Parchemins migrateurs, Poésie 2011

3.      TINTINGA FREDERIC PACERE
Né en 1943, Maître Tintinga Frederic Pacéré est l’homme de lettre et de culture, il a écrit les œuvres que sont :
-          Les origines africain des avocats sans frontières,
-          la pensée africaine,
-           le langage des tam-tams et des masque en Afrique etc.

4.      SALAKA SANOU
Né en 1918 et mort en 2014, il est l’un des écrivains les plus célèbres du Burkina. Il fut l’auteur de quelques œuvres notamment :
 Un séjour,
Femme sèche tes larmes.

5.      BERNADETTE  DAO
Bernadette  SANOU Dao est née le 25 Février 1952 à Baguinda (Bamako, Mali). Elle est l’actuelle directrice Générale de l’Office National du Tourisme Burkina (ONTB). Elle a à son actif plusieurs œuvres dont la dernière en date est un recueil de nouvel intitulé : la femme de diable suivie de huit autres histoires. Elle a également écrit des poèmes.

6.      NORBERT ZONGO
Il est né en 1949 à Koudougou. Il est le directeur fondateur du Journal « indépendant » et président des Editeurs Privées (SEP) au Burkina Faso. Il est l’auteur de l’œuvre intitulée ‘’le Parachutage’’. Il a été assassiné le 13 Décembre 1998.

7.      WILLIAM ARISTIDE COMBARY
Il est un officier de la gendarmerie, né en  1980, il est l’auteur des œuvres suivantes :
-          Sueurs froides,
-           les sept douleurs,
-          A  la recherche inodérée du plaisir
-          etc.

8.      MONIQUE SANOU ILBOUDO
Elle fut la première romancière burkinabé, né en 1948, madame Monique Sanou ILBOUDO est l’auteur de plusieurs œuvres dont le mal de peau, Rurekatété (laisse la vivre).

III.                APPORT DE LA CRITIQUE LITTÉRAIRE BURKINABÉ A LA LITTÉRATURE ET LA CULTURE NATIONALE.

1.      Définition de la critique littéraire
La critique littéraire s’est l’étude, la discussion, l’évaluation et l’interprétation littéraire. Autrement  dit elle expose en détaillant tous les circonstances  sur les œuvres littéraires. De même elle peut prendre la forme d’un discours théoriques en s’appuyant sur la théorie de la littérature.
2.      Apport de la critique littéraire burkinabé à l’existence même de la littérature écrite burkinabé
Lorsqu’on parle aujourd’hui de la littérature écrite burkinabé, pour les lecteurs ainsi que pour les écrivains cela semble aller de soi. Or il a fallu des combats théorico-idéologique et d’autre spécialité pour en  arriver là. Nous avons des critiques tels que Benardin SANOU, le Pr. SANOU Salaka et Jean Yves Dakouo, qui défendent l’existence de la littérature burkinabé. En  effet, pour défendre l’existence d’une littérature  au Burkina Faso, Pr SANOU Salaka écrit : « Malgré ce démarrage tardif, la littérature burkinabé  aujourd’hui existe : il y a les hommes ; il y’a les œuvres, en effet que ce soit dans les maisons d’édition  internationale, nombre d’écrivains ont présenté la réalité burkinabé à la face du monde. Ces écrivains  tardivement venus ont montré qu’ils n’avaient pas grand-chose à envier à des écrivains réputés, leurs œuvres dans les concours littéraires nationaux et internationaux ont remporté des prix, témoignant ainsi de la capacité  littéraire du Burkina Faso moderne.. ».

3.      Apport de la critique littéraire burkinabé à la promotion de la littérature écrite burkinabé.

Les travaux de recherche des grands littéraires comme les professeurs : Louis Milogo ; Paré Joseph ; Yves Dakouo ; Albert Ouedraogo etc. ont permis de cerner la particularité de la poésie pacérène et contribué largement à sa connaissance au-delà des frontières nationales. Il en est du même de « Moïse du Bwamou », Nazi Boni, à qui le Pr. Louis MILOGO a consacré un important ouvrage de NAZI Boni  premier écrivain du Burkina Faso : la langue Bwamou dans crépuscule des temps anciens. Dans ce travail de promotion de la littérature Burkinabé est de son positionnement sur la scène littéraire a travers une meilleur connaissance de ses œuvres mais aussi de son histoire, nous aurions tort  de ne pas nous référer aux travaux d’un grand nom de la critique littéraire Burkinabé, le Pr. GO Issou. Son article musclé : « le destin tragique des écrivains africains et le déclin de la littérature révolutionnaire » vise à redonner à Ouagadougou la place importante qui est la sienne au niveau de la littérature africaine. Les nombreux  travaux de Issou Go et des autres critiques burkinabés ont permis  une meilleur connaissance des genres littéraires. Par exemple c’est à travers Issou Go que l’on a pu apprendre que la production  de nouvelle au Burkina Faso se reparti  en trois courants : le courant traditionaliste

, celui des plaies social et des courants magiques.     
     
IV.               PROBLÉMATIQUE
Le problème majeur auquel est confronté l’écrivain burkinabé est celui de l’édition. En effet, publier un roman, un recueil de poème, de nouvelle ou de tout autre ouvrage au Burkina Faso relève d’un tel véritable parcours de combattant que beaucoup de scripteurs novices y laissent leurs plumes. Après la disparation de certaines institutions et structures panafricaine, beaucoup d’Etats se sont doté de leur propre maison d’édition. Ce qui n’a pas été le cas au Burkina Faso. Mahamadou Ouedraogo, ancien ministre des arts et du tourisme reconnait cet état de fait : « en effet, dit-il l’histoire littéraire au pays nous renseigne que les premiers écrivains burkinabé (…) ont su très tôt inscrire dans leurs thématique les préoccupations des burkinabés. Si leur période s’est caractérisée par une faible production, cela était lié plus aux problèmes infrastructurels qu’à un manque d’inspiration ou de créativité. Au vu de ce manque de maison d’édition sur place, les écrivains n’ayant pas les moyens pour faire de l’édition, à compte d’auteur, la production littéraire s’est retrouvée handicapée ».
Il existe certes aujourd’hui des maisons d’éditions. L’assedif, l’association des éditeurs du Burkina Faso  qui compte quelques onze membres (découverte du Burkina Faso, Gambidi, etc) Mais ne disposant pas de moyens, ces structures dans leur écrasante majorité, ne font que de l’édition, à compte d’auteur.
L’analphabétisme et la pauvreté de la grandes majorité de la population constituent aussi des handicapes de la littérature écrite Burkinabé.


V.                 SOLUTION
Au-delà de l’édition, problème auquel on doit trouver une solution, il faudra aussi susciter et encourager la création littéraire en :
-          Ressuscitant les prix et autres concours littéraire qui ont jadis révélé au grands public des écrivains de talents. Nous pensons ici au grand prix littéraire du président du Faso, au prix Sidwaya du meilleur roman, au grand prix de l’imprimerie nationale.
-          Revoyant à l hausse les récompenses du GPNAL à la SNC.
-          Publiant diligemment les œuvres primées au GPNAL afin de les rendre accessibles aux lecteurs et en faisant la promotion des auteurs.
-          On pourrait aussi, par exemple, exploiter l’image des artistes-écrivains dans la publicité comme cela se fait avec les chanteurs, les comédiens, les joueurs et les cyclistes.
-          Intégrant les œuvres des écrivains Burkinabé dans les programmes scolaires.

CONCLUSION
En conclusion, notons que la littérature écrite Burkinabé bien que ayant connu une naissance tardive a connu une évolution importante. Nous pouvons retenir des auteurs tels que Nazi Boni, Frederic Titinga Pacéré, pour ne citer que ceux-là ont fortement  contribué à la naissance et à l’émergence de la littérature écrite au Burkina Faso.


Commentaires

  1. Je voudrais ajouter une précision sur Salaka SANOU. J'ignore toutes les oeuvres qu'il a écrite et son année de naissance. Mais tout ce que je sais est qu'il est vie.

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  2. Bonjour, je suis à la recherche de la biographie et de la bibliographie de Régis Kevin bakyono, l'auteur du recueil de nouvelles "et si la victime devenait juge"

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